Les délicieuses cantines éphémères

« Fondée en 1582 » peut-on lire sur la façade de la Tour d’argent à Paris… Il fut un temps où l’on transmettait un établissement de père en fils. Depuis quelques années, la tendance semble être tout autre : le restaurant se veut éphémère. Créer la surprise n’est plus seulement une histoire de goût, c’est aussi une histoire de concept !

Des travaux qui tombent à "Pic"

Où irez-vous déguster les fameuses Moules fleur d'oranger coco signées Akrame Benallal à l’aube de l’été ? Un peu de patience, c’est encore secret : profitant des travaux d’agrandissement de son établissement du XVIème arrondissement à Paris, le Chef a choisi de ne pas délaisser ses adeptes avec la mise en place d’un restaurant transitoire de mai à octobre.

Anne-Sophie Pic, la première de sa génération à obtenir trois macarons, l’a précédé dans la démarche : son Pic Blanc, chalet éphémère, s’est installé depuis le 22 décembre sur la terrasse intérieure de la Maison Pic à Valence en attendant la rénovation du Bistrot 7. Le Chef en a profité pour développer une carte de circonstance comme un prometteur Soufflé au Gruyère Suisse !

"Fashionistas et épicuriens"

A l’instar de la mode, le restaurant éphémère peut aussi offrir aux gourmets une alternative saisonnière : le restaurant Dior des Lices, aménagé en 2010 dans l'ancienne ambassade du tourisme tropézienne, accueille chaque été depuis 5 ans fashionistas et épicuriens.

Le chef triplement étoilé Yannick Alleno a imaginé pour la maison de couture une carte ad hoc : estivale et savoureuse !

Les épicuriens ont également rendez-vous cet été en Corse, au Domaine de Murtoli, à l'extrême sud de l'île de Beauté, avec le duo Pacaud, Bernard et Mathieu, réunissant 6 étoiles au guide Michelin. Pendant deux mois le restaurant La table de la Ferme sera le théâtre de cette première édition de "grands chefs en résidence" et proposera une cuisine "gastronomique sans fioritures".

Prendre de la hauteur

Créer l’événement, faire le buzz, voilà une autre mission du pop-up restaurant. Le bistrot d’un soir ou de quelques jours doit marquer les esprits, éblouir, nous emmener un jour tout en haut sur le toit de la Samaritaine, voire nous transporter dans les airs : en 2009, les plus grands chefs français dont Alain Passard et Thierry Marx ont cuisiné pour une table suspendue à 50 mètres de haut dans le jardin des Tuileries… Les convives ne sont pas près d’oublier l’expérience ! Cette nouvelle mode répondrait-elle à la demande d’une génération Zapping qui cherche constamment surprises et nouveautés ?

Le chef Harry Cummins et la sommelière Laura Vidal l’ont bien compris et surfent sur la tendance depuis 2012, année de la création de Paris Popup. L’idée ? Organiser des évènements culinaires ponctuels autour du Monde. Après Kyoto, Montréal, San Francisco ou Barcelone, ils investiront de mai à septembre l’Hôtel Nord-Pinus à Arles et mettront ici encore leur créativité au service de nos cinq sens. A découvrir cet été !